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Biennale d'art contemporain de Lyon : 4 femmes à ne pas manquer

Dernière mise à jour : 17 mai 2020


biennale d'art contemporain lyon

La Biennale d'art contemporain revient à Lyon pour une 15 eme édition avec une innovation majeure : l’investissement des immenses halles des anciennes Usines Fagor-Brandt, qui donne un nouveau souffle et une nouvelle ampleur à la manifestation. L’équipe du Palais de Tokyo prend les manettes du commissariat et présente des artistes des cinq continents autour du thème “La où les eaux se mêlent” ; un thème qui rappelle évidemment les préoccupations écologiques actuelles… Comme les éditions précédentes, la Biennale met un point d’honneur à respecter la parité homme/femme, ce qui est malheureusement encore loin d’être une évidence dans le milieu de l’art contemporain… Nina et Louise vous propose donc sa sélection des quatre femmes à ne pas louper pendant la Biennale 2019.


Rebecca Akroyd


Artiste britannique née en 1987, Rebecca Akroyd interpelle avec ses sculptures organiques et inquiétantes depuis ses premières expositions en 2013. Diplômée de la prestigieuse Royal Academy en 2015, Rebecca Akroyd s’attaque principalement au thèmes de la domesticité, du quotidien et du corps féminin, mais toujours avec cette nuance de malaise et ces impressions d’enfermement qui en montrent les aspects troubles et aliénants.


Déjà remarquée en France pour sa participation à l’exposition “Mademoiselle” au Centre Régional d’Art Contemporain de Sète, elle propose l’installation “Singed Lids” pour la Biennale de Lyon. Cette carcasse d’avion en forme de chair humaine à la vibration post-apocalyptique : comme toutes ses oeuvres, elle questionne la frontière entre chaos et renouveau, sauvagerie et quête d’une nouvelle civilisation.


Eva L'Hoest


“Shitsukan of objects” rappellera des souvenirs à ceux qui étaient ados pendant la transition vers les années 2000’s : du plastique, de la transparence, des pixels… Un ensemble qui rappelle une certaine esthétique de cette époque, visible dans des films comme Matrix ou dans les fameux fauteuils gonflables qui peuplaient les chambres des ados.

Le travail de cette artiste belge de 29 ans met en lumière des angoisses de début de siècle qui subsiste aujourd’hui : la puissance de l’intelligence artificielle, l’autonomie toujours plus grande des robots… Dans ses oeuvres vidéos, hommes et machines se rejoignent pour explorer d’étranges paysages en réalité virtuelle.



Face au vertige que l’on peut ressentir face à l’avancée de la technologie, Eva L’Hoest répond en allant chercher les bugs, les glitchs et les erreurs de code : ce qui fait la fragilité et donc peut être un peu l’humanité des machines.

Artiste multidisciplinaire diplômée des Beaux Arts de Liège, on a également pu la voir dans une performance musicale à Dour Festival 2014 ou dans le centre artistique “La Supérette” à Liège.


Minouk Lim


L’oeuvre de Minouk Lim “Si tu me vois, je ne te vois pas” restera sans doute comme l’une des plus touchantes et envoûtantes de cette Biennale : ce long cratère d’eau chaude qui qui circule au milieu de la Halle 2 des Usines Fagor-Brandt a un pouvoir à la fois captivant mais aussi sourdement inquiétant.




Cette artiste coréenne profondément marquée par la catastrophe de Fukushima s’est fait connaître pour ses oeuvres qui mêlent mémoire collective et souvenirs personnels. Fortement engagée, elle est également reconnue pour son travail documentaire, où elle montre les dégâts de l’industrialisation massive mais aussi les fortes inégalités au sein de la population de son pays d’origine. Très critique envers la surconsommation et la solitude caractéristiques de l’époque moderne, elle plaide pour plus de confluence et de communication entre les individus et un réinvestissement de la mémoire commune.

Cette rivière qui serpente au milieu d’anciennes usines rappelle le souvenir des traditions coréennes mais aussi de la tradition ouvrière du lieu, autrefois dédié à la fabrication de machines à laver. Un rappel essentiel dans une époque violente envers l’environnement comme les plus défavorisés.


Ashley Hans Scheirl


Accompagnée de son acolyte Jakob Lena Knebl, Ashley Hans Scheirl offre l’installation la plus pop et ludique de cette Biennale avec “La Poupée, le Doigt d’or et les Dents” : une maison de poupée géante, toute en crevasse et jeu de miroirs surplombée des immenses silhouettes des artistes eux-mêmes.

Cette installation est accompagnée d’une vidéo mettant en scène les personnages outranciers et baroques des deux comparses en séance de team building ou en plein shopping aux Galeries Lafayette : leurs mimiques et borborygmes absurdes mettent en lumière le côté rébarbatif et creux du quotidien à la manière d’un Ionesco.


Artiste revendiqué comme à la fois “transgenre et transmédia”, Ashley Hans Scheirl, née en Autriche en 1956, est passée par la sculpture, la peinture, la vidéo et l’installation pour exprimer son bouleversement face aux normes du genre. Née Angelica Scheirl, elle passera par la scène lesbienne et drag king avant de suivre un traitement sous testotérone et de prendre le nom de Hans. C’est en 2015 qu’elle décidera de reprendre une part de son identité féminine en adoptant le nom de Ashley. Son art rend hommage à l’esthétique queer et glam rock des années 1970 et bouscule joyeusement l’hétéro-patriarcat et la société néo-libérale.


Biennale de l’art contemporain 2019

Du Mercredi 18 sept. au Dimanche 5 janvier 2019

Aux Usines Fagor-Brand, au MAC Lyon et à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne


Par Salvade Castera

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